Le Grand choral des répertoires croisés des 4 artistes mis à l'honneur en cette édition résonne encore dans les esprits de chacun... Retrouvez dans ce reportage audio de Jean-Noël Florès, les mots d'Emily Loizeau, Juliette Armanet, du directeur artistique, et des choristes eux-même à l'issu de la 3ème et dernière représentation...

 

 

EMILY, JULIETTE, WILLIAM, BARBARA… ET LES (900) AUTRES

 

"Ce fut un jour de septembre… Vous étiez venu au rendez-vous…" A voix nue, sur quelques simples notes, Emily Loizeau seule au piano entonne les mots légendaires de Barbara.

Seule ?, pas tout à fait. La chanson est à peine terminée que dans le silence poignant qui suit sa chute, "ma plus belle histoire d’amour c’est vous", une foule immobile de 900 choristes surgit dans le halo d’une lumière tendre (imaginez l’effet !).

On comprend qu’un serment vient d’être passé : cette introduction en forme de déclaration noue Barbara, Sheller, Loizeau, Armanet avec les choristes, de même qu’il noue ces 900 chanteurs sur scène avec les spectateurs.

Avec quatre répertoires différents cette année, les concepteurs du spectacle devaient relever bien des défis : rallier des thèmes communs (l’amour, la solitude, l’enfance) ; établir une identité musicale (présence continue d’un piano acoustique, appuyé ici et là par un violon, un accordéon) ; imaginer enfin un scénario qui ne pourrait plus compter - ou dans une moindre mesure - sur le suspense de l’apparition d’un unique artiste "vedette".

Et encore, peut-être que ces challenges n’étaient pas plus exigeants que celui d’arranger l’œuvre de Barbara pour voix polyphoniques. La voix de la grande dame brune, parfois à la limite du chanté, virtuose, fluctuante…, ne pouvait-elle faire craindre au grand chœur toutes les difficultés ?

Le spectacle affirme d’emblée sa note, sobre, épurée, qui invite au recueillement. "Oh mes printemps, oh mes soleils / Oh mes folles années perdues / Oh mes quinze ans, oh mes merveilles / Que j’ai mal d’être revenue". Dès le remarquable Mon enfance, on comprend que Barbara chantée à 900 ne perdra rien de sa force intimiste. On est encore émerveillé, avec Nantes, que les 900 voix puissent faire entendre toutes les péripéties de ce récit d’amour et d’adieu, tandis que l’ample battement de L’aigle noir, dans un crescendo puissant, porte le concert sur sa première cime.

Dans une grande sobriété scénographique, sans effet de manche, le spectacle se met au service des chansons, de leur sens, de leurs (superbes) harmonies, de leurs paroles, parmi les plus authentiques et lumineuses de toute la chanson française.

Celles de Sheller accélèrent le tempo, apportent leur verve pêchue. « Maman est folle…, faut pas qu’on l’emmène au loin. » 900 voix assaillent le cerveau d’Emily L., "Tais-toi, tais-toi, ne dis rien !", dans un dialogue dionysiaque figurant la folie. Autre couleur, Juliette Armanet offre une interprétation lyrique et douce d’Un homme heureux, et se délecte que son Manque d’amour soit rejoint (et démenti !) par tant de chœurs, de cœurs.

Les répertoires des quatre artistes parrain-marraines s’entrelacent ainsi dans un heureux tissage auquel Emily L. et Juliette A., reconnaissantes, se réjouissent d’appartenir : « Un grand merci au chœur d’avoir pris nos chansons à bras le corps et de les avoir faites vôtres. Merci de les avoir incluses dans le répertoire ! »

Jamais le spectacle n’abandonnera cette lumière intérieure allumée au début. Pour ceux qui l’ont vu, qui l’ont vécu, il reste, à bien des moments, un diamant qui rougeoie dans l’écrin d’Argence.

Thibaut G. - Le Troisième Œil

 

 

 

 

Extraits de l'Est Eclair du samedi 28 octobre 2017

 

NUITS CHAMP.1 CAP16 29 10 2017 EST 1 02 OUV page 001

 

NUITS CHAMP.3 CAP16 29 10 2017 EST 1 02 OUV page 001

 

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