Du rock planant de Pink Floyd aux influences rap et slam d’Eddy de Pretto, en passant par le reggae de K2R Riddim, le week-end breton a mixé les ambiances musicales. Entre contestation et douceur, bienvenue dans un univers de chansons qui redonne la pêche.

 

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Ciel chagrin sur la Bretagne mais qu’importe, le soleil est dans les têtes... Les 6 et 7 avril, à Baden (Morbihan), Golfe en chœur a brillé pour son seizième week-end chantant. 240 choristes participaient à ce rassemblement. Parmi les inscrits, 66 venaient pour la première fois. C’était aussi le cas du trio très complice de l’équipe musicale, composé de Caroline Magoules et Fabrice Pereira, chefs de chœur, et Christophe Allègre au piano.

Premières notes et une intro à donner la chair de poule... On commence fort avec « Another brick in the wall » (paroles et musique : Roger Waters ; harmonisation : Sylvain Tardy). Ce titre de Pink Floyd, groupe mythique du rock progressif britannique, représente un petit défi pour des choristes pas forcément habitués à chanter dans la langue de Shakespeare. « Il y en a qui vérifient les paroles. Je vous assure que je ne me trompe pas » plaisante Fabrice, à la direction.

C’est un vrai plaisir d’entrer dans cette chanson contestataire. Des élèves y dénoncent la rigidité des règles scolaires. Les hommes doivent clamer les mots par une attitude rebelle, dans le style « ado avachi près du radiateur », puis avec un esprit de révolte. Les femmes, elles, miment le guitariste, dans une attitude rock. La fin du morceau tient de « l’extase ». Chaque pupitre nourrit le son d’une nappe sonore aux riches harmonies, comme dans les compos planantes du célèbre groupe. « Ça sonne, ça envoie du bois » s’enthousiasment des basses.

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Sous la conduite de Caroline, le chœur part ensuite à la découverte d’Eddy de Pretto, jeune artiste de la scène française, à travers « Kid » (paroles : Eddy de Pretto ; musique : Eddy de Pretto et Cédric Janin ; harmonisation : Pierre Marescaux). Mêlant chanson, rap et slam, ce titre casse les préjugés machos pour crier le droit à la différence. Il faut toute la patience et le métier de la cheffe pour apprendre aux choristes à scander le texte. De la dentelle, pupitre par pupitre. Mais Caroline fait confiance : « Même avec des paroles difficiles, il faut garder de la luminosité en vous, un sourire » dit-elle.  Couplet après couplet, on se raccroche aux branches, le puzzle se met en place, l’émotion naît et le final est somptueux.

Dirigé par Fabrice, « Monde de sons », le troisième titre (paroles et musique : K2R Riddim ; harmonisation Brice Baillon), nous emmène dans un univers festif et optimiste, où la musique réunit les cœurs, dans l’esprit de K2R Riddim, groupe de reggae et ska : « Je rêve d’un endroit où tout le monde serait sur la même tonalité. » Un texte épris d’humanité, sur un rythme propice au jeu et à la danse. On s’aide de petits gestes de la main, d’un déhanchement bien placé.

« Ils ont l’humour, la gentillesse et le savoir-faire. Les chefs de chœur de CC, on les reconnaît » note avec malice un choriste. Noëlla, des Côtes d’Armor et fidèle de Baden, dit ressentir toujours « le même plaisir et la même excitation », appréciant le travail corporel qui aide à intégrer les paroles. Brigitte et Joël, du Nord, Annick et Henri, du Finistère, sont aussi des habitués et ne s’en lassent pas. « Je fais mon marché, en glanant dans le répertoire et le travail des chefs » avoue Annick, elle-même cheffe de chœur. Poussés à venir par leurs enfants, Annette et Gilles savourent. Direction musicale bienveillante, organisation aux petits soins : chacun se sent reboosté. Pas de doute, « on se croirait d’un coup dans un monde idéal ».

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Jean-François Vaizand

 

 

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